En dépit de la crise sanitaire, le patrimoine des ménages a augmenté l’an dernier, en grande partie grâce à la hausse des prix de l’immobilier.

Les Français ne se sont pas appauvris en 2020, année pourtant marquée par la pandémie mondiale du Covid-19. Mieux : ils se sont enrichis. C’est l’un des enseignements chocs de la dernière enquête annuelle sur le patrimoine économique français de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée le 1er octobre 2021.

Plus de neuf fois le revenu net disponible

Selon ce document qui fait référence, le patrimoine global (financier et non financier) des ménages a progressé de 6,4% l’an passé pour atteindre 13.440 milliards d’euros. Une hausse élevée, proche de celle enregistrée en 2019 (+ 7%), c’est-à-dire avant l’apparition du nouveau coronavirus. Le patrimoine des particuliers a représenté, en moyenne, 9,3 fois leur revenu net disponible (les revenus d’activité, nets d’impôts et de prélèvements sociaux) en 2020, contre 8,8 fois en 2019.

Cet enrichissement des ménages s’explique essentiellement par la valorisation de leur patrimoine non financier. Celui-ci étant constitué à 91% de biens immobiliers (appartement, maison, terrain…), il a profité du dynamisme du marché immobilier. En dépit de la crise sanitaire qui s’est notamment traduite par une chute de 8,8% des transactions et investissements immobiliers du fait de la fermeture des agences immobilières et de l’arrêt des chantiers, les prix de la « pierre » ont augmenté de 6,1% en 2020, soit 1,6 point de plus qu’en 2019 (+ 4,5%).

Légère hausse des actifs en assurance vie

Le patrimoine financier net (l’encours, moins les dettes et crédits) des Français s’est située à 4.645 milliards d’euros en 2020. Une progression de 6%, en net recul par rapport à 2019 (+ 10,3%). La raison de cette moindre augmentation provient des placements en actions ou en parts de fonds (Sicav, FCP). L’année 2019 a, en effet, été marquée par une envolée des cours boursiers. L’indice SBF 120, qui regroupe les 120 actions les plus échangées à la Bourse de Paris, a bondi de 25% il y a deux ans, alors qu’il a régressé de 7% en 2020 à cause du krach boursier de mars 2020.

Parallèlement, sous l’effet conjugué du maintien du revenu disponible grâce aux dispositifs d’aide publique (chômage partiel pour les salariés, fonds de solidarité pour les indépendants…)  et de la chute des dépenses de consommation à la suite de la fermeture des commerces jugés non essentiels, l'encours en numéraire et des dépôts a bondi de 9,8%, à 162 milliards d’euros. Les actifs des ménages en assurance vie ont continué de progresser (+ 2,8%), mais à un niveau moins soutenu (+ 8,5% en 2019). La fermeture des agences des agents généraux d’assurance durant le premier confinement du printemps 2020 explique, en partie, cette décélération.

 

Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/5430978#titre-bloc-6