Les moins de 35 ans représentent aujourd’hui quatre investisseurs particuliers en actions sur dix, contre moins de trois sur dix il y a trois ans, d’après une récente étude de l’Autorité des marchés financiers.

Les jeunes prennent d’assaut le Palais Brongniart. D’après une enquête dévoilée le 8 novembre 2023 par l’Autorité des marchés financiers (AMF), plus de 110.000 Français âgés de moins de 35 ans acquièrent, chaque trimestre, des actions d’entreprises cotées. Ils étaient aux alentours de 38.000, par trimestre, dans ce cas avant 2020, rappelle l’étude du gendarme de la Bourse de Paris.

Cette année, les moins de 35 ans représentent 40% des investisseurs particuliers en actions en France, contre 28% trois ans plus tôt. Toujours entre 2020 et 2023, la part des boursicoteurs français âgés de moins de 25 ans a plus que doublé : elle est passée de 8% à 19% au cours des trois dernières années, souligne l’étude de l’AMF.

Une épargne contrainte

La comparaison à 2020 ne relève pas du hasard. Le rajeunissement de la clientèle boursière date du Covid-19. À l’image de leurs aînés, les jeunes actifs ont peu vu leurs revenus professionnels baisser durant l’épidémie grâce au télétravail et au chômage partiel. Comme les boutiques, bars, restaurants, cinémas et autres salles de concert étaient fermées pendant les confinements, leurs dépenses de consommation ont chuté. C’est ainsi qu’ils se sont mis à épargner.

Or, au même moment, de nouveaux intermédiaires financiers se sont développés : les « néo-brokers ». Ces courtiers en ligne ou sur mobile proposent l’achat d’actions, avec peu ou pas de commission, et en quelques clics. Dans le but d’attirer les jeunes, ces plateformes reprennent les codes du jeu vidéo, avec une interface ludique ou encore des forums d’utilisateurs. 

L’influence des réseaux sociaux

Parallèlement, des influenceurs ont commencé à distiller des conseils boursiers sur les réseaux sociaux, non sans certaines dérives. Une loi, votée le 9 juin 2023, prévoit d’ailleurs d’interdire la promotion sur les réseaux de produits, dont les produits financiers à risque. Il faudra attendre la publication des décrets d’application pour en connaître la nature exacte.

 

Source : https://www.oecd.org/fr/daf/fin/education-financiere/new-retail-investors-in-France-FR.pdf